Tout dépend du nombre de vaches  | Coup de chauffe 2021 CIE UZ & COUTUMES samedi 4 et dimanche 5/09 à 11h et 14h30

Hadi est un jeune garçon de onze ans, il vit à Kigali, la capitale du Rwanda. Il aime jouer au foot, traîner dans les rues de son quartier, boire le lait de ses vaches et prendre soin de sa petite sœur Mimie, âgée de quatre ans. Il aime aussi beaucoup écouter de la musique avec son poste de radio rouge. Un matin, le père de famille annonce que « quelque chose de grave » s’est produit et qu’ils doivent quitter leur maison immédiatement pour aller se réfugier dans une église.

Raconter l’Histoire
Dire la vie des hommes
Raconter l’Histoire à nos enfants
Dire l’humanité et ses immenses tourmentes
Et dire aussi comme elle doit être belle si nous en prenons soin
Simplement dire ce mot pour l’entendre, pour l’incarner, pour le voir
C’est quoi l’humanité ?
C’est quoi un crime ? C’est quoi un homme ?
C’est quoi un crime contre l’humanité ?
Raconter l’Histoire
Traverser le passé et ce qui nous semble lointain
Donner du sens au présent
Garder espoir ?
Apprendre à vivre avec les ombres

Ne pas laisser l’oubli gangrener notre avenir
Ne pas devenir amnésique et transmettre savoirs et émotions
Renouveler les mots et les poèmes car la mémoire est une matière vivante
Alors il nous faut construire un abri,
édifier un langage, poursuivre la parole
Et être au monde

Dalila Boitaud Mazaudier – auteur metteur en scène

Un génocide n’épargne personne, les victimes sont des innocents, des hommes, des femmes et des enfants.
En 1994 au Rwanda beaucoup d’enfants tutsis ont été assassinés. D’autres se sont retrouvés orphelins.
Certains, désormais adultes, ont quitté leur pays et vivent en France. S’ils sont devenus parents, ils cherchent comment transmettre leurs vécus à leurs enfants. C’est toujours un chemin tortueux et complexe. Ils cherchent comment prononcer les mots que l’on n’a ni envie de dire, ni d’entendre.
Parfois l’écriture est une façon de dire l’indicible et de laisser une trace, celle de l’Histoire.
Depuis dix ans je consacre mes actes artistiques à ce travail de mémoire pour que les innocents assassinés au Rwanda demeurent des nôtres, dans nos dialogues et nos espaces publics.
Tout dépend du nombre de vaches est le troisième opus que nous proposons avec la délicate responsabilité de raconter cette Histoire à des enfants.
L’enseignement des génocides du vingtième siècle n’est pas obligatoire. Les professeurs sont donc laissés seuls responsables d’en parler ou non. Tout comme les familles, tout comme chacun d’entre nous.
Par le prisme du théâtre nous nous inscrivons en solidarité de ce que l’autre a traversé, convaincus que l’art est un chemin possible et nécessaire pour aborder de telles causes.
Nous rendons hommage aux victimes, en invitant les enfants à une vision du monde humaniste qui ne clive pas selon les frontières, les peurs ancestrales.
À la lumière de récits d’enfants du Rwanda, imaginons un avenir meilleur où, comme il est dit dans la pièce, « nous ne devenons pas un chien qui mord son semblable ».


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