« Ruin Porn Body » Thierry Escarmant
Thierry Escarmant imagine cette création comme une sorte de Road Movie mnésique, un périple sur les routes du temps où les bornes kilométriques viendraient convoquer quelques fragments de vie, errances, accidents de parcours, grands virages et anecdotes. Une traversée via l’effeuillage d’une poignée de journées sans chronologie dont la logique serait celle de l’association libre avec quelques récurrences : la fragilité, la vieillesse et les ruines. Et l’espoir d’entendre ce silence né d’une mise à nu qui viendrait renverser l’obscène.
La ruine contemporaine, symbole de notre temps, témoigne de notre présent, de ses chutes et de ses délabrements qu’ils soient politiques, sociaux, économiques ou écologiques. La ruine tout à la fois en tant que lieu qu’en tant que phénomène touristique, de Detroit aux États-unis à l’ile de Hashima au Japon, en passant par l’Europe avec son mur de Berlin ou ses visites avec compteur Geiger sur le site de Tchernobyl. Comme semble en attester le terme ‘‘Ruin Porn’’, il y aurait quelque chose d’obscène dans cette fascination pour les ruines ou plus précisément dans sa marchandisation. Pour Baudrillard, ce qui serait ‘‘obscène’’ serait précisément ce qu’on ne représente plus. Ce glissement de l’ordre de la représentation à celui de la présentation, dans l’actualité, l’art ou le divertissement, sera l’une des clés de voûtes de cette création, questionnant notamment la délectation et le voyeurisme dans la représentation du désarroi.
« Chers » de Kaori Ito
« Dans mon travail, j’essaye de donner corps aux choses invisibles, pour les rendre visibles. Avec ce projet, je crois que j’aimerais parler de “La perte”. J’aime la beauté qui n’a pas de forme et qui est un acte nécessaire d’expression du corps. » Kaori Ito
Travaillant à partir de lettres qu’elle a demandé aux interprètes d’écrire à leurs absents et de paroles recueillies dans le cadre de l’installation La parole Nochère au Théâtre de la Colline, Kaori Ito convoque nos fantômes au plateau. Danser pour parler avec les morts, leur dire au revoir et pardonner aux vivants.
Delphine Lanson prononce des fragments de lettres aux disparus comme un rituel pour l’au-delà. Transfigurés par ces incantations, les 6 interprètes chargés de ces histoires sont comme des esprits flottants entre deux mondes, deux états de corps qui cohabitent.
Inévitablement attirés les uns par les autres, les danseurs s’aimantent et se repoussent jusqu’à constituer un ensemble d’humanité qui parle d’invisible, et continuer à vivre irrésistiblement.
Direction artistique et chorégraphie : Kaori Ito. Texte : Kaori Ito, Delphine Lanson et les interprètes . Collaboration artistique : Gabriel Wong. Interprètes : Marvin Clech, Jon Debande, Nicolas Garsault, Louis Gillard, Delphine Lanson, Léonore Zurflüh. Aide à la dramaturgie : Taïcyr Fadel. Composition : François Caffenne. Lumière : Carlo Bourguignon . Régie générale : Thomas Dupeyron. Régie lumière : François Dareys et Thomas Dupeyron (en alternance). Régie son : Coline Honnons et Adrien Maury (en alternance).
Production : Améla Alihodzic, Coralie Guibert, Laura Terrieux et Anne Vion
Remerciements : Lazslo Gabuka-Lanson, Stéphane Batut, Céline Dartanian, Altan Zul, Benjamin Minimum, Noemie Ettlin, Yoshi Oïda et les participants du projet La Parole nochère pour nous avoir confié leurs lettres ainsi qu’à Wajdi Mouawad et à l’équipe du Théâtre de la Colline pour leur complicité.
Production : Compagnie Himé.
Coproductions : KLAP – maison pour la danse MARSEILLE, MAC – maison des arts et de la culture de CRETEIL, CENTQUATRE-PARIS, Le Théâtre Garonne TOULOUSE, Les Halles de Schaerbeek BRUXELLES BELGIQUE, Le Théâtre du Fil de l’Eau – Ville de Pantin, , Agora PNC BOULAZAC Aquitaine, Théâtre de SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, scène nationale, MA scène nationale MONTBELIARD, Le PLAT TOYOHASHI JAPON, Château de Monthelon – Atelier international de création artistique – MONTREAL.
Avec le soutien du mécénat de la Caisse des Dépôts.
La compagnie Himé reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l’ensemble de ses projets.
La compagnie Himé est soutenue par le Ministère de la culture – DRAC Ile de France, par la Région Ile-de-France et le Département du Val-de-Marne.
Kaori Ito est artiste associée à la Mac de Créteil et au Centquatre à Paris.
La compagnie Himé est en compagnonnage artistique avec KLAP Maison pour la danse à Marseille et en résidence à Fontenay en scène et au Le Théâtre du Fil de l’Eau – Ville de Pantin. La résidence de la Compagnie Himé au Théâtre du Fil de l’Eau – Ville de Pantin est soutenue par le Département de la Seine-Saint-Denis.