Une série en podcasts par David Wahl
Aujourd’hui, toutes les 20 secondes, une espèce d’animal ou de plante disparaît. Ce n’est plus une leçon de vie qui s’évanouit, c’est toute l’encyclopédie du vivant qui brûle. Voilà pourquoi je me suis dit que je pourrais écrire un bestiaire.
Un bestiaire d’un nouveau genre. Pour tisser un lien sensible avec une nature qui en a plus que jamais besoin, et la raconter autrement. Quelle ironie : si l’on n’a jamais autant perdu d’animaux qu’à notre époque, on n’en a jamais autant découvert. À l’instant où s’effondre la biodiversité, on la découvre plus riche qu’on ne l’aurait jamais imaginée.
Et surtout bien plus merveilleuse.
On découvre en ce moment des choses si étonnantes dans nos laboratoires, que la fable semble à nouveau enchanter la science. Il se pourrait bien que les dragons à deux têtes existent.
La plupart des animaux sur lesquels je vais écrire sont des animaux qui viennent juste d’être découverts, qui sont en train de l’être, ou encore d’autres plus communs chez lesquels on découvre de surprenantes propriétés, ignorées jusque là. Il me faut donc aller rencontrer ceux et celles qui les étudient, et risquent des hypothèses à leurs sujets.
Pour cela, nous allons initier un programme de résidences auprès d’institutions scientifiques. A Océanopolis , bien sûr, le centre de culture scientifique et technique dédié à l’océan, dont je suis artiste associé, mais aussi auprès des Muséums d’Histoire naturelle, qui nous accompagneront en partenariat sur ce projet.
Ces résidences seront l’occasion, comme dans mes précédentes créations, d’une collaboration étroite pour trouver le lieu de la rencontre entre écriture poétique et exactitude scientifique. Les textes feront, comme l’ont été les précédents, l’objet d’une restitution devant un comité scientifique. En préalable à tout.
J’aimerais raconter ces animaux, plutôt les conter. Qu’ils deviennent les héros d’une histoire plus vaste, une épopée. Qu’ils soient pour chacun d’entre eux le point de départ d’une enquête nous menant à des découvertes inattendues, surprenantes et drôles. Dans la veine de mes précédents textes, ici l’animal sera non seulement le centre du récit mais aussi le prétexte à des digressions
enrichissant l’enquête. Nous allons être promenés à travers des époques et des savoirs.
De la même façon que dans un bestiaire traditionnel, sous la forme d’un livre, un animal succède à un autre, j’aimerais que le mien s’égrène en épisodes, chacun consacré à un animal, peut-être aussi à des thématiques (le froid, le venin, les écailles, le sang). Ces podcasts se présenteraient comme un feuilleton, une série rythmée par différents épisodes.
David Wahl : auteur, dramaturge, interprète
Parallèlement à ses études de latin et d’histoire, David Wahl, né en 1978, entre au Conservatoire d’art dramatique du 7e arrondissement de Paris. Pendant qu’il travaille successivement dans plusieurs théâtres, il écrit ses premiers textes.
En 2001-2002, Médée, sa réécriture du mythe, est présentée au Petit Odéon puis au festival de clôture de l’Académie expérimentale des Théâtres de Michelle Kokosowki. Suivent Le Chant du narcisse (aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais) qui est publié avec Pampres aux Editions Archimbaud en 2004. De 2003 à 2007, David Wahl travaille au Théâtre du Rond-Point (direction Jean-Michel Ribes) et rejoint l’agence Art public contemporain de Jean-Dominique Secondi, à l’occasion de la candidature de Nice 2013, capitale culturelle (directeur artistique Bernard Faivre d’Arcier) où il est responsable de la conception de l’exposition « L’esprit du baroque appliqué à l’art contemporain ».
À partir de 2008, il se dédie entièrement à l’écriture scénique. Il travaille comme auteur avec Julie Bérès (Sous les Visages 2008 – Théâtre de la Ville, Notre besoin de consolation 2010 – Théâtre la Ville, Lendemain de fête 2013 -Théâtre de la Ville).
Il travaille également comme auteur, dramaturge ou interprète avec le chorégraphe Lucas Manganelli (Visage et Agrégat, Festival DañsFabrik 2012 et 2013), le cinéaste Damien Odoul (Méfausti, 2011) et la metteure en scène Caterina Gozzi (Le Vertige des animaux avant l’abattage de Dimitris Dimitriadis, Odéon Théâtre de l’Europe, 2010).
Il écrit également au sein de plusieurs projets éditoriaux, chez Art Book magazine (81 renoncements, 103 chutes, 4 retours et pas un regard / anthologie sous la direction de Philippe Savoir), au livre album Ralbum d’Olivier Mellano (Edition Léo Scheer), et à l’Anthologie du rire de Résistance, Jean-Michel Ribes / Beaux Arts édition en 2007.
En 2008, Michel Crépu lui commande un article pour un numéro de la Revue des deux mondes consacré aux monstres. Ce texte, L’Évangile du monstre, est comme une préfiguration aux
futures Causeries.
Soutenu et produit par le Quartz – Scène nationale de Brest, David Wahl se consacre pleinement, depuis 2013, à l’écriture et à l’interprétation des Causeries . Y sont créées, avant de partir en tournée, Traité de la boule de cristal (2014), La Visite curieuse et secrète , en partenariat avec Océanopolis (2014) et Histoire spirituelle de la danse (création Festival DañsFabrik 2015). Tous ces textes sont édités aux Editions Riveneuve/Archimbaud.
Le Sale Discours (2017), mis en scène par Pierre Guillois, est un spectacle-récit qui parle de notre rapport à l’environnement et à nos déchets. Le texte est édité aux éditions Premier Parallèle.
Histoires de fouilles (2018) est sa dernière création et première pièce jeune public. Elle poursuit le questionnement de l’auteur sur les problématiques et urgences environnementales, qui traverse ses derniers récits. Celle-ci s’intéresse aux problématiques du plastique.
David Wahl collabore avec le Teatr Piba depuis 2017 en tant qu’auteur ; il a écrit le spectacle Spluj (2019) puis Donvor (2020), en collaboration scientifique avec Ifremer.
Durant l’été 2020, David Wahl était auteur invité dans le cadre du « Vive le sujet » par le Festival d’Avignon. La compagnie devait aussi présenter Le Sale Discours à La Manufacture, ce
rendez vous est reporté pour l’édition 2021.
David Wahl est artiste associé à Océanopolis, Brest – Centre de Culture Scientifique et Technique dédié à l’Océan.